Québec, le 6 février 2019 – Les membres du Mouvement pour une ville Zéro déchet réclament de toute urgence la tenue d’un Bureau d’audiences publiques en environnement (BAPE) au sujet de la construction du Centre de biométhanisation de l’agglomération de Québec, un projet de 124,5 M$ qui doit voir le jour dans le quartier Maizerets, à Limoilou. Le groupe accuse la Ville de Québec de manquer de transparence et de faire la sourde oreille face aux inquiétudes des citoyens du secteur qui redoutent les impacts du projet sur l’environnement et la santé publique.
Lors de la rencontre de consultation publique organisée par la Ville de Québec, le 6 février, au sujet de la modification à la réglementation d’urbanisme afin de permettre la réalisation de l’usine de biométhanisation, les membres du Mouvement pour une ville Zéro Déchet ont émis de sévères critiques envers le projet.
« Pourquoi la Ville a-t-elle décidé de privilégier la biométhanisation plutôt que le compostage pour traiter des matières organiques alors qu’une étude de l’Institut de recherche en économie contemporaine, réalisée en 2013, a démontré que la voie du compostage des matières organiques est une voie plus prometteuse pour les municipalités que celle de la biométhanisation? Et pour quelles raisons la Ville continue-t-elle de retarder le ramassage des matières compostables et de le lier au projet de biométhanisation? », a demandé Marie-Hélène Deshaies.
Frédéric Narbonne a pour sa part remis en doute la rentabilité d’un tel projet : « Comment la ville peut-elle privilégier un procédé, la biométhanisation, dont le coût de revient est 14 à 22 fois plus cher que celui du compostage? ». Jean-Yves Desgagnés s’est quant à lui insurgé contre la décision de construire l’usine dans Maizerets, « un quartier déjà en cumul de risques pour la santé de sa population en raison d’une concentration excessive d’équipements industriels et faisant l’objet d’une étude importante de la Direction de la santé publique. »
Inquiet de voir la Ville privilégier l’utilisation de sacs de plastique pour récupérer les matières organiques, une opération qui nécessitera chaque année l’utilisation de 7 à15 millions de ces sacs, Mathieu Goulet a demandé aux représentants et représentantes de la Ville pourquoi ils s’entêtaient ainsi « à aller l’encontre d’une tendance mondiale des pays et des villes adoptant des mesures visant le bannissement des objets de plastique à usage unique ? » Enfin, Marcel Paré leur a rappelé que le Conseil de quartier de Maizerets avait demandé à deux reprises en 2015 de tenir une consultation publique sur ce mégaprojet d’usine de biométhanisation et que ces deux demandes avaient été refusées. « Pourquoi la ville a-t-elle refusé d’entendre la voix citoyenne à ce moment-là, pourtant une condition essentielle au succès de tels projets d’envergure ? »
Considérant les enjeux environnementaux et de santé ainsi que les impacts à moyen et long terme sur la population de Limoilou, du caractère expérimental et hasardeux de plusieurs choix technologiques privilégiés par la Ville ainsi que les coûts de construction élevés, le Mouvement pour une ville Zéro déchet réclament la tenue d’une consultation publique en vertu de l’article 14 du Règlement relatif à l’évaluation et l’examen des impacts sur l’environnement de certains projets (chapitre Q-2, r. 23.1), et, afin d’assurer l’indépendance et la transparence de cette consultation, que celle-ci soit tenue par le BAPE (Bureau d’audiences publiques sur l’environnement).
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Informations :
Jean-Yves Desgagnés:: 418 262-0387
Frédéric Narbonne: 418-576-9329